église Domfront
Au XIème siècle, surgit l’idée de bâtir une église grandiose en l’honneur de Notre-Dame, à Domfront.
Guillaume de Bellême (v 995-1052), seigneur de Bellême et d’Alençon surnommé Talvas décide de sa construction en 1020.
Située sur les bords de la Varenne en contrebas de la vieille ville, elle accueille les passants, nobles et manants, qui font escale avant de se rendre au Mont Saint Michel.
Au cours du XIIème siècle, elle est principalement remaniée dans un style roman normand et agrandie, peut-être grâce aux libéralités accordées par Henri Beauclerc (1068-1135), roi d’Angleterre, duc de Normandie et seigneur de Domfront.
Construite sur un plan bénédictin, elle mesure 41,25 mètres. On y trouve une nef avec des collatéraux, un transept sur chaque bras duquel s’ouvre une absidiole et un chœur peu profond composé d’une travée et d’une abside.
En plein essor, elle est officiellement consacrée par Hugues d’Amiens, archevêque de Rouen, en 1156.
Cependant, l’église rencontre aussi des jours sombres : la Guerre de Cent ans ne l’épargne pas. L’église est principalement saccagée par les Anglais lors du siège de Domfront en 1417-1418. A cette guerre lui succèdent la révolte des Ducs de Bretagne et d’Alençon contre le roi de France Louis XI, puis les pillages et les incendies causés par les protestants en 1568 et 1574. Et ce n’est pas terminé. L’église est sur le point de disparaître suite aux déprédations et négligences de l’époque révolutionnaire : elle est désaffectée et sert de magasin à fourrage, d’usine à salpêtre et de filature de coton.
Mais le pire forfait est celui de 1836. Pour établir une route vers la ville de Mortain, quatre des six travées de la nef sont abattues ainsi que la totalité des bas-côtés – plus de 30 mètres.
Le dernier coup dur est la Seconde Guerre Mondiale. En 1944, les bombardements aériens américains atteignent gravement la nef et le clocher.
Aujourd’hui, l’édifice a retrouvé sa vigueur et son mérite. Grâce aux importants travaux de restauration, elle retrouve son charme d’antan.
L’église Notre-Dame-Sur-L’Eau est une parfaite illustration du style roman en Normandie. Ayant conservé sa forme de croix latine, on peut toujours admirer son chœur en demi-cercle orné d’arcatures datant du XIIème siècle, sa nef du XIème siècle et son autel composé d’une dalle en granit.
A l’extérieur, son portail est rebâti avec ses six colonnes surmontées par des chapiteaux ornés d’entrelacs, de crossettes et de crochets d’angles. Les voussures et les tympans du portail sont nus, sans moulure ni décor et ses statues datent de la Renaissance.
Elle conserve également une collection de dalles funéraires, un très beau gisant du XVème siècle ainsi qu’une Vierge à l’Enfant du XIVème siècle.