Abbayes et prieurés de l’Orne
Histoire de l’Abbaye Notre-Dame de la Trappe
Au XIIème siècle, la ville de Soligny la Trappe est un endroit marécageux, qui fait partie du domaine de Rotrou III (1077-1044), comte du Perche.
En 1122, sa femme Mathilde, petite-fille de Guillaume le Conquérant, périt dans le naufrage du vaisseau de la Blanche-Nef. En mémoire à la catastrophe maritime, ce dernier érige un oratoire dédié à la Vierge.
Quelques années plus tard, Rotrou III fait appel à des Bénédictins pour la desservir : la communauté de la Trappe est fondée en 1140. Sept ans plus tard, elle s’agrège à l’Ordre de Cîteaux (d’où le nom de Cisterciens).
Après plus d’un siècle de ferveur et prospérité, la Trappe connaît la misère. Les XIVème et XVème siècles sont marqués par la Guerre de Cent ans. Les moines sont contraints de quitter leur monastère.
Les ruines sont matérielles, morales et spirituelles, mais au XVIIème siècle, La Trappe est reprise en mains par l’abbé Armand Jean Le Bouthillier de Rancé (1626-1700), filleul de Richelieu, qui réformera l’ordre des Cisterciens.
La Trappe devient l’un des monastères les plus fervents, austères et rayonnants du royaume de France. Mais malgré cette estime méritée, la Révolution de 1789, pousse à nouveau les moines à fuir en Suisse et en Russie.
Cette pérégrination permet aux moines de parcourir l’Europe. Ils transmettent la vie monastique cistercienne qui se développe jusqu’en Amérique.
En 1815, les moines regagnent leur monastère en ruines. Il est reconstruit au cours du XIXème siècle, par Dom Joseph-Marie Hercelin et Dom Étienne Salasc à qui l’on doit les bâtiments actuels.
De nos jours, l’abbaye reste un lieu de prière et abrite une communauté de moines cisterciens-trappistes, vivant selon la règle de Saint Benoit.